Voici les mésaventures d’un vampire un brin idiot et de son ami qui tente de le supporter, malgré ses nombreuses bévues. Elles ont été écrites à quatre mains (mention de l’auteur entre parenthèses).
121- File d’attente (Denis Blaizot)
— Dis Georges, les humains sont vraiment pas logiques !
— Pas moins que toi !
— Ah si ! L’autre jour, j’suis allé à la boucherie de la rue Mouffetard pour acheter du mou pour mon chat…
— Pauvre bête !
— Bah ! Elle adore le mou !
— Laisse ! Je pensais à autre chose.
— Bref ! Je descendais la rue tranquillement et j’ai longé une longue file d’attente devant la boucherie…
— Je vois. Tu as remonté la file pour leur griller la politesse.
— Mais ! Tu vas pas t’y mettre aussi ! Puisque je te dis que je descendais la rue. J’la r’montais pas. C’est pas dur à comprendre tout de même !
— T’es vraiment con !
122- Ouverture centralisée (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu as vu mon dernier achat ?
— Ce petit boitier ? Il sert à quoi ?
— À piloter l’ouverture centralisée de mon cercueil. Tu vois, j’appuie sur le bouton et ça déverrouille le couvercle qui se soulève aussitôt. Pour fermer, même principe.
— Sur ton… Mais c’est quoi l’intérêt ?
— Ben, c’est vachement plus pratique pour entrer et sortir. Plus besoin de se contorsionner pour ouvrir, c’est tip-top ! Tu devrais vraiment essayer, tu sais.
— Hum… perso, je me transforme en brume pour ce genre d’exercice, c’est pas mal aussi.
— Ah ouais ? J’y avais pas pensé !
— T’es vraiment con !
123- Un vampire en béton ! (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu m’hébergerais quelques jours ?
— Tiens, y avait longtemps ! Et qu’est-ce qui t’arrive cette fois ?
— Oh, c’est juste par précaution, au cas ou…
— Au cas ou quoi ?
— Ben, j’ai eu un petit problème avec Jarvis…
— Je t’avais prévenu d’éviter ce type ! C’est un gangster !
— C’était… il est mort.
— Ah… comment ?
— Crise cardiaque.
— Joli. Comment tu as fait ton compte ?
— Tout est parti d’un malentendu. Bref, il a voulu me coller dans la Seine avec un bloc de béton aux pieds. Je lui ai bien dit que ça ne servait à rien, mais y m’a pas écouté ! Par politesse, j’suis resté une bonne demi-heure dans la flotte mais elle est franchement trop crade. Alors je suis remonté tranquille à la surface et il était là, sur le quai, à boire un coup ! Dès qu’y m’a vu, paf, raide mort… je pouvais pas savoir qu’il était fragile du cœur moi !
— T’es vraiment con !
124 – Dialogue de sourd (Denis Blaizot)
— Dis Georges…
— Georges.
— Ben ! Pourquoi tu dis Georges ?
— Parce que tu me l’as demandé, tiens !
— Mais non !
— Mais si. Tu as dis « Dis Georges », alors j’ai dis « Georges ». Tu ne vas tout de même pas me reprocher de dire ce que tu veux que je dise !
— T’es vraiment con !
125- Faute de goût (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, elle est à quoi cette boule de glace ?
— Vanille.
— Ah… et l’autre là, la jaune foncée ?
— Mangue.
— Hum… et le bidule violet à côté ?
— Cassis.
— Eh ben… pas évident, je trouve.
— C’est pourtant toi le fan des glaces !
— Ouais, je sais, mais depuis que je suis mort, j’ai le goût perdu.
— T’es vraiment con !