Voici les mésaventures d’un vampire un brin idiot et de son ami qui tente de le supporter, malgré ses nombreuses bévues. Elles ont été écrites à quatre mains (mention de l’auteur entre parenthèses).
51- Cercueil dernière génération (Denis Blaizot)
— Dis, Georges, tu peux venir m’ouvrir ?
— Houlà ! La réception est mauvaise. Tu devrais te déplacer un peu pour essayer de l’améliorer.
— J’peux pas. J’suis coincé dans mon cercueil.
— Hein ? Qu’est-ce que tu as encore inventé ?
— J’me suis offert un nouveau cercueil. Acier inox et fibre de carbone. C’est pour ça que la comm. est mauvaise.
— Peut-être, mais c’est certainement pas pour ça que tu ne peux pas en sortir.
— Non, bien sûr ! Mais j’avais pas vu qu’il ne s’ouvrait que de l’extérieur.
— Et tu ne peux pas te transformer en brume, comme tout vampire digne de ce nom ?
— Ben, j’ai essayé. Ça sert à rien. Il est étanche.
— T’es vraiment con !
52- Petit Papa Noël… (Denis Blaizot)
— Dis, Georges, tu connais un truc pour faire pousser la barbe ?
— Depuis que tu es vampire, tu fais pousser ta barbe comme tu veux, non ?
— Ben, pas vraiment, non !
— Je vais faire plus simple. Pourquoi veux-tu te faire pousser la barbe ?
— Voilà ! J’ai trouvé un p’tit boulot pour les fêtes de fin d’année. Mais faudrait que j’ai une longue barbe blanche. Et épaisse. Tu sais bien que j’ai jamais eu un système pileux très développé, et que ça ne s’est pas amélioré ces dernières années…
— Laisse-moi deviner. Tu veux jouer au Père Noël dans un centre commercial.
— Ouais ! Tout juste !
— Ils te fournissent le costume ?
— Bien sûr.
— … Qui inclut une fausse barbe.
— Ah ?
— T’es vraiment con !
53- Le syndicat (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu accepterais de monter un syndicat avec moi ?
— Hein ? Qu’est-ce que t’as encore inventé comme idiotie ?
— Mais non, c’est sérieux ! J’ai vu à la T.V que pour défendre les salariés, il faut un syndicat. Et notre organisation, elle ressemble vaguement à une entreprise non ?
— Ben tiens ! J’suis sûr que le boss va adorer ton idée !
— Si tu m’aides, ça peut le faire.
— Et je peux savoir ce que tu veux obtenir comme avantages, avec ton syndicat ?
— Ben, les trucs habituels… plus d’argent, plus de vacances, moins de boulot… p’têt même des chèques-cadeaux !
— T’es vraiment con !
54- Vive le discount ! (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu veux un bonbon ?
— Bon sang, tu as dévalisé une boutique entière ou quoi ?
— Et encore, t’as rien vu, j’en ai plein les poches de ma parka !
— Je peux savoir d’où tu sors tout ça ?
— Du rayon discount de mon supermarché. Très pratique, tu devrais y aller.
— Je ne mange jamais. Quant à toi, tu devrais arrêter de claquer du fric en conneries.
— Oh mais, j’ai rien payé !
— Hein ? Aux dernières nouvelles, discount ne veut pas dire gratuit. Comment tu as fait ?
— Ben, t’as jamais remarqué tous ces gens qui viennent aux distributeurs et qui mettent un quart d’heure à comprendre comment ça marche ?
— Non, mais je ne vois pas le rapport.
— Moi, ça m’énerve. Je fais souvent la queue aux bonbons derrière des bonnes femmes aussi débrouillardes qu’un pain de cent livres.
— Et ?
— Ben hier, j’ai craqué. J’ai trafiqué tous les distributeurs. Dès que quelqu’un s’en servait, ils se bloquaient en position ouverte. En cinq minutes, y avait des bonbons dans tout le rayon ! Plus qu’à se baisser ! Sûr, il a fallu que je me tire en vitesse…
— T’es vraiment con !
55- Sot à la corde (Denis Blaizot)
— Dis Georges, t’es d’jà allé aux nocturnes de Vincennes ?
— Oui. Pour la première fois hier soir.
— Ah ! Toi aussi ?
— Laisse-moi deviner. Le bazar dans la cinquième : c’est tes conneries.
— Euh… Non ! Enfin, pas complètement.
— Raconte !
— Hé ben, pour mieux voir je me suis glissé discrètement sur le terre-plein central. C’est quand les chevaux sont dans le dernier virage que c’est le plus spectaculaire. Ils passent tous à la corde.
— Ah ! C’était toi le grand type qui gesticulait au passage des chevaux !
— Ben ouais. J’voulais juste les encourager…
— Et tu as oublié que les chevaux ont peur des vampires.
— Ah ouais ?
— T’es vraiment con !