Cette petite phrase me vient souvent à l’esprit lorsque je lis un manuscrit, roman ou nouvelle, pour un comité ou une connaissance. Pourquoi ? À cause de l’utilisation outrancière des noms anglo-saxons dans des textes qui se déroulent en France, avec des personnages bien franchouillards qui devraient, souvent, porter un nom typique de leur région (un élément qui leur ajoute du charme, d’ailleurs).
Alors, une mode ? Eh bien oui, malheureusement. Si nombre d’écrivains en herbe pensent que cela ajoute du cachet à leur récit, ils se trompent. Il n’y a rien de plus ridicule qu’un alsacien/corse/breton/ajoutez ce que vous voulez qui se retrouve affublé d’un James, Cameron, Wyatt et autres prénoms made in outre atlantique. Pire, le nom de famille va souvent de paire, si bien que l’on a l’impression de pouvoir déplacer l’ensemble du roman aux États-Unis. Quel est l’intérêt, dans ce cas, de situer l’action en France ? Car il faut bien l’avouer, cette couleur locale fait partie intégrante de l’histoire et ne peut être dissociée de la ville ou région de l’intrigue. Le nom, c’est la carte d’identité du personnage, ce qui nous donne aussitôt une idée sur sa nationalité. Il est là pour nous rapprocher de lui et doit, de ce fait, lui correspondre. Alors bien sûr, on peut toujours insérer un immigré dans son histoire (qu’il soit Russe, Américain, Japonais ou autre) mais il ne faut pas pour autant abuser de cette solution, surtout si elle revient à transformer tous les héros en français du terroir portant un nom dont on ne sait pas, la plupart du temps, d’où il vient (parce que non, l’auteur ne prend même pas la peine de se pencher sur le sujet, vu qu’il trouve son choix « normal »).
Voilà, ce petit laïus juste pour dire, chers auteurs, prenez la peine de respecter le lieu de votre intrigue, donnez à vos personnages un nom qui corresponde à son pays d’origine et, s’il est différent de celui où il vit, pensez à expliquer un minimum son passé afin que l’on comprenne pourquoi il a atterrit dans cette galère !